Perte et mortalité des Abeilles en sortie d'hiver - par Bernard NICOLLET, Abeille & Nature -
Date de révision de la page: 21/10/2024. Vous subissez une Perte ou Mortalité hivernale des Abeilles
Grosse perte hivernale ? |
. L'apiculture n'est pas un jeu de hasard
Quand on débute, on s'en remet à Dame Nature en pensant que tout ne peut aller que pour le mieux puisque vous avez décidé de vous lancer plus ou moins seul(e). Malheureusement, il arrive
un peu trop souvent que les choses tournent au vinaigre et que vous déploriez la perte de tout ou partie de vos colonies. Personne ne peut se réjouir d'une telle situation. Je me souviens personnellement du goût amer que j'ai eu devant mon premier constat de mortalité. J'avais tant misé sur l'espoir que "ça marche".
Les derniers chiffres sur la mortalité des colonies laissent entrevoir que les apiculteurs débutants sont les plus affectés par ce phénomène avec une perte de plus de 60% en sortie d'hivernage
La question de toutes et tous en pareil cas, c'est: "Pourquoi ?"
Et bien, je vous le dis et vous le conseille. Ne prenez pas cette mortalité comme un échec mais plutôt comme un avertissement qui vous indique que vous n'avez certainement pas tout fait ce qu'il convient pour
éviter cela, à moins qu'il ne s'agisse d'un empoisonnement soudain lié aux traitements pesticides d'un voisin agriculteur (?).
Ne baissez pas les bras mais pourquoi ne pas décider de venir faire une actualisation de vos connaissances en d'apiculture le temps d'un week-end de 2 jours au cours duquel vous comprendrez vos erreurs probables mais surtout, trouver des solutions.
. Mortalité ou Disparition des abeilles
. Touchés par la Disparition des Abeilles ?
Nombre d'apiculteurs de loisir comme Professionnels déplorent la perte de leur colonies d'abeilles. Bien que de maigres subventions existent pour le remplacement des colonies perdues, nous
constatons depuis de nombreuses années, la disparition totale des abeilles dans les zones de grandes cultures ou d'assolements spécifiques aux cultures céréalières traitées à grands renforts de
pesticides systémiques. Mais pire encore ! Dans certaines régions, il n'y a aucune culture agricole, ce qui n'empêche pas les apiculteurs de perdre leurs colonies.
Je n'ai pas la prétention de donner ici une leçon aux gens qui perdent leurs abeilles mais il existe sincèrement des solutions. Alors que tout autour de chez moi les apiculteurs perdent leurs ruches, pourquoi mes ruchers sont-ils épargnés ? Serait-ce le fruit du hasard ? Personnellement je n'y crois pas et si depuis plus de 20 ans mes écrits dérangent, si seulement un d'entre les lecteurs de cette page se réveille, alors, je n'aurais pas passé mon temps à écrire en vain. Voici quelques pistes pour votre réflexion.
. 1/- Fuyez les zones de culture
Facile à dire mais quand on a que des cultures autour de soi comment faire autrement ?
Quand la biodiversité locale ne peut pas fournir une alimentation régulière toute l'année, les monocultures auront raison de vos abeilles et vous les perdrez plus tôt que tard.
Si en revanche, vous avez observé que dans un rayon de 3 à 4 Km autour de votre rucher, il y a de nombreuses essences mellifères et pollénifères, des fleurs de tous types, alors vous pouvez envisager
l'implantation de ruches, mais attention ! Une abeille peut visiter jusqu'à 5000 fleurs par jour..
Donc, ce ne sont pas les quelques pensées ou fleurs de jardins ou bien encore quelques mètres carrés de jachères fleuries ( dites jachères apicoles ) qui pourront fournir une quantité suffisante de nourriture à une colonie. D'autre part, ce ne sont pas toujours les plus grosses fleurs qui apportent le plus de nectar ou de pollen.
Cela veut-il dire que si mon rucher se trouve dans une zone essentiellement de culture, je ne pourrais pas faire de l'apiculture ? Ma réponse franche est de l'affirmer à moins que vous ne soyez dans une région bio. Ceci étant, il est bon de tenir compte du fait que La plupart des semences achetées par les agriculteurs sont des semences enrobées avec des insecticides systémiques. Ces insecticides ont la particularité d'éviter la pulvérisation de produits chimiques de traitement en cours de pousse. Si dans l'idée cela semble louable, en revanche, ces substances se diffusent dans la plante, via les canaux de sève et se propagent de cellule en cellule, jusque dans le pollen. Votre agriculteur vous affirmera qu'il ne traite pas et vous pouvez le croire mais ses semis sont entièrement contaminés par les traitements qui ont lieu en amont.
Le sait-il ?
Malheureusement, bon nombre ne cherchent pas à savoir et ne se posent pas les bonnes questions, celles qui dérangent.. Quoi qu'il en soit, retenez que deux périodes sont particulièrement dangereuses avec le maïs
pour les abeilles. Il s'agit de la période des semis et la période de la floraison du maïs. Pourquoi la période des semis ? (Merci à Boris qui m'a fourni cette explication). Les graines sont emmagasinées en masse
dans des semoirs agricoles. Au moment où l'engin sème, les graines sont soumises à des frictions importantes, libérant ainsi une poussière de cette substance assassine qui, véhiculée par le vent va immanquablement
impacter et polluer des hectares à la ronde (Par exemple.. le colza qui est en fleurs à cette période de l'année)..
. Par ignorance ou méconnaissance..
Certains vocifèrent que les abeilles ne vont pas sur les maïs.. Faux ! N'en croyez pas un traitre mot !
Si les abeilles disposent d'une biodiversité locale très fournie au moment de la floraison du maïs, effectivement, elles ne seront pas tentées d'aller sur ces fleurs, car le pollen est plus difficile à récolter d'une part, et d'autre part, il
s'agit d'un pollen très pauvre en vitamines. En revanche, avec le réchauffement climatique, des périodes de sècheresse se font souvent sentir vers la mi-juin, ce qui correspond aussi à la floraison du maïs..
Or, tôt le matin, nous pouvons observer une légère rosée sur les feuilles de maïs. Si ce champ fait partie des plantations avec des semences dites "enrobées" toute abeille qui sera tentée de boire ou de ramener cette
eau empoisonnée à la ruche, périra ou fera périr plusieurs centaines d'abeilles au sein de la ruche.. multiplié par le nombre d'abeilles.. vous imaginez la suite.
Il est donc primordial de disposer ou ménager des abreuvoirs dans les ruchers surtout dès les premières chaleurs et en été.
L'apiculteur ne se rend pas toujours compte de la catastrophe qui se prépare car comme nous sommes à ce moment là en pleine saison, la reine assure et compense les pertes larvaires par une ponte démesurée.
Content et satisfait de voir de véritables placards de couvain ouvert, l'apiculteur en conclue hâtivement que sa colonie assure.. et pourtant, tout à l'inverse, elle est moribonde.. car en février suivant (souvent
avant), il constatera la perte de sa colonie pourtant très forte et populeuse lors de la saison passée..
Pourquoi en Février alors que nous sommes en été ?
Le pollen de maïs récolté fait partie (selon les zones
géographiques) des derniers pollens de culture récoltés et stockés pour la génération d'abeilles d'hiver. Or, cette "nourriture empoisonnée" sera consommée par les larves de cette future génération et non
pas par celle qui a récolté. Par conséquent, au fur et à mesure de la ponte de la reine, les larves sont alimentées avec une nourriture empoisonnée. Puisque ces larves meurent avant d'être métamorphosées en abeilles, les abeilles vont par conséquent en éjecter les cadavres chaque jour (ils feront la nourriture des oiseaux et autres insectes carnivores). En attendant, petit à petit, la ruche se vide de sa colonie. Et
compte tenu que la génération des abeilles d'hiver ne sera pas née, il n'y aura pas de jonction entre les abeilles d'automne et les abeilles de printemps.
CQFD.. en ouvrant ses ruches vers la fin février ou début
mars.. il n'y a plus d'abeilles.. tout juste une ridicule poignée avec la tête enfoncée dans les cellules pour tenter un ultime recours contre le froid. Parfois, on découvre au milieu de ces quelques dizaines d'abeilles, la reine, elle aussi morte de faim et de froid.
En période de forte disette, il est également un signe caractéristique et typique dans la disparition des abeilles surtout quand cette période tombe à la fin de l'été et que l'apiculteur néglige un nourrissement précoce: La mortalité de nombreuses larves que les abeilles vont tenter de dégager. Comme il ne s'agit pas de mauvaises bactéries ou de virus, il n'y a pas d'autre contamination. Ceci étant, ce phénomène peut être
important et gare à ceux qui ne visitent pas souvent leurs colonies pour s'apercevoir que celles-ci ont faim !
. Une disparition des abeilles programmée
C'est donc le plus souvent au cours de l'hiver, dans le courant du mois de janvier
que commence le véritable massacre. Dès les premiers rayons de soleil,
l'apiculteur est content de voir s'activer ses abeilles. Hélas, ce
spectacle oh combien attendu ne sera que trop éphémère et de courte durée car ces
abeilles vont mourir hors de la ruche. Il est important de bien
considérer ceci:
Les larves sont nourries pendant cette période
avec ce pollen contaminé et meurent à l'état larvaire. Au premiers
rayons de soleil, et malgré des températures encore basses, les
abeilles éjectent hors de la ruche, chacune des larves mortes
jusqu'à ce que l'ensemble du couvain d'abeilles de printemps ne soit
plus. La colonie s'amenuisant à
grande vitesse (car elle arrive en fin de vie) ne parviendra plus à fournir suffisamment d'énergie
pour maintenir la température requise, celle-ci meurt donc de froid.
Un diagnostique typique de cette situation est que l'on ne retrouve
plus d'abeilles dans la ruche, tout juste une minuscule poignée, la
tête enfoncée dans les cellules comme pour s'isoler du froid alors
qu'il reste du miel et du pollen en quantité dans les cadres..
Les apiculteurs amateurs penseront alors que c'est la faute de
l'hiver, trop rude, trop froid qui a "tué" ses colonies.. Il en
aurait été de même si la température avait été plus clémente car
l'origine des pertes est bien ailleurs : la source d'alimentation des
larves et des abeilles d'hiver. Bien entendu, cette cause peut ne
pas être
la seule. Elle se cumule souvent avec une régénération du cycle du
Varroa, quand ce n'est pas un problème de faim ou de maladie.
Que faire si vous avez perdu des colonies alors
qu'il reste du miel et du pollen dans les cadres ? ...
Suivez mon cours
d'apiculture par Internet
. 2/- Faiblesses des abeilles
L'essaimage naturel fait souvent le bonheur spontané de l'apiculteur
débutant ou de loisir. On voit même des petites annonces de personnes prêtes à intervenir pour venir ramasser un essaim. Si
on ne peut que succomber à la ramasse d'un essaim d'abeilles qui se présente à
nous, il est une chose à déterminer:
Cet essaim provient-il de
l'une de vos ruches ou bien s'agit-il d'un essaim dit vagabond
provenant d'un rucher voisin ?
Parfois, les essaims vagabonds sont surprenants car ils sont très
productifs et on entend souvent des apiculteurs dire qu'un essaim
capturé cette année a produit deux ou trois fois plus de miel que ses autres
ruches.. Je peux vous dire, même si cela m'est arrivé et d'accepter
ce fait, que c'est loin d'être une généralité. L'essaimage est
souvent provoqué par un problème lié à la reine.. son âge, son état
de santé, un simple blocage en ponte etc..
Si l'essaim ne provient pas de l'une de vos
ruches, sa capture vous oblige dès son enruchage à le placer dans un
rucher de quarantaine et non pas dans immédiatement dans votre
rucher ! Si l'essaim transporte une maladie, c'est tout votre rucher
qui risque en effet d'être contaminé. Laissez-le au moins 3 semaines dans un rucher à
plus de 3 Km de votre rucher; puis, s'il prouve qu'il est en bonne
santé, alors seulement, vous pourrez prendre la décision de l'introduire dans
votre rucher de base s'il est de la même sous espèce que les
abeilles de votre rucher, sélection oblige.
Chez Abeille et
Nature, nous ne mettons jamais de tels essaims dans nos ruchers de
lignées souches mais dans des ruchers spécifiques. D'autre part,
nous procédons depuis trois ans au remplacement systématique des
reines en introduisant une reine en provenance de nos souches en fin
de saison afin que les abeilles de printemps puissent correspondre à
celles de notre élevage.
. En croyant bien faire..
La faiblesse des reines vagabondes est
souvent une cause de fragilisation d'un rucher. Cela ne s'observe
pas dans l'année même, mais commence à se faire sentir dans les deux ou trois années qui
suivent. Dans ses gênes, la reine peut très bien avoir des
caractères de type "essaimeuse", "hybrides", "fragiles",
"agressives" etc. Les faux bourdons qui seront issus d'une
telle reine viendront polluer la fécondation de vos jeunes reines,
même si on tient compte du fait que les faux bourdons n'ont pas de
père mais un grand-père et qu'une génération sera sautée.
Si la biodiversité génétique assure un patrimoine généraliste, en
attendant, celle-ci n'est pas naturelle car l'hybridation est
souvent causée à sa genèse par l'importation d'abeilles en
provenance d'autres pays. C'est le cas par exemple de la ligustica
originaire du sud et du bassin méditerranéen et qui se croise avec
l'abeille locale. La première génération issue de ce croisement
produit des abeilles absolument remarquables: travailleuses,
populeuses.. En revanche, dès la deuxième génération, cela produit
des abeilles ingouvernables, plus agressives, peu productives,
sujettes plus facilement aux maladies, bref, des colonies qui
s'effondrent très facilement.
L'ensemble des croisements
et re-croisements finit par apporter une bâtardisation des abeilles,
bâtardisation qui fragilise l'abeille descendante. Continuez à penser ce que
vous voulez mais on ne peut pas sortir du cercle infernal de la
perte des abeilles quand on poursuit dans cette voie.
. 3/- Disparition des Abeilles et l'industrialisation des reines et des essaims
Depuis quelques années, nous constatons aussi la fragilisation non
seulement des colonies mais aussi des reines qui ne tiennent plus la
distance. Dans le passé, une reine pouvait largement assurer sa
ponte pendant une période de 3 ou 4 années sans problème. Seulement
dans ses vieux jours, la pérennité de la colonie était assurée par
un essaimage, laissant ainsi place à une jeune reine, véritable
descendance de lignées pratiquement pures.
Avec l'importation
d'abeilles sous l'idiote fausse croyance d'améliorer le patrimoine génétique, nous avons plutôt assisté à une bâtardisation de notre abeille locale endémique (dite aussi abeille noire - Apis Mellera Mellifera)
Tantôt croisée avec Apis Mellifera ligustica, caucasica, carnica ou bucky (Buckfast)
ces croisements ont donné sur le long terme des colonies très fragiles, à l'inverse de la Noire dont la rusticité n'eest plus à prouver. Oui, je l'affirme selon mes propres constatations: Les pertes sont très nettement supérieures avec les colonies d'abeilles non endémiques.
Une autre source de fragilisation des abeilles et qui contribue de loin à sa
disparition, c'est l'avidité de bon nombre d'apiculteurs, je m'en explique.
Afin d'améliorer la productivité en miel, nombre
d'apiculteurs changent leurs reines chaque année ou en deuxième
année. Pour ce faire, il ont recours à des méthodes dites de "picking" qui consistent à prélever des très jeunes larves et les faire élever par les abeilles en tant que reines.
Dans cette méthode non naturelle, je pose cette question:
C'est la main de l'homme qui choisit les larves qui seront élevées
comme reines; Mais que sait-on des critères de choix qui poussent les
abeilles à changer leur reine quand celle-ci est en fin de ponte
(donc en fin de vie), en cas de mortalité subite, ou malade ?
. Mon constat personnel:
Depuis mes débuts et afin d'essayer de monter en puissance en nombre de colonies, je me suis rendu compte que, pour faire comme les pros, je faisais fausse route dans l'élevage de reines.
Et, effectivement, quand une reine avait fait deux années, elle n'avait
plus du tout de jus la 3ème année et ne passait généralement pas
l'hiver de sa 2ème à sa 3ème année. En revanche, cartaines colonies de souche ayant exceptionnellement essaiméles colonies qui
avaient essaimé naturellement et procédé à un remérage naturel
tenaient facilement les 4 années.
D'autre part, j'ai remarqué également qu'elles sont moins sujettes aux problèmes liés au
Varroa.
C'est ainsi que j'en suis venu à mettre en place une
pratique ou méthode d'élevage naturel des reines. C'est plus coûteux
c'est certain mais le résultat est à la hauteur de nos attentes !
Un très beau documentaire (Le Titanic apicole) sur la Disparition des Abeilles publié
sur France 5, montrait cette avidité des producteurs américains qui se plaignent de la disparition des
abeilles et qui sont maintenant contraints de faire de l'importation
d'abeilles en masse pour activer la pollinisation des milliers d'hectares
d'amandiers et orangers en Californie.
En pratiquant la monoculture, ces "géants" apiculteurs sont plutôt des "bouchers des abeilles".
Ils ne tiennent en aucun cas des besoins alimentaires de leurs colonies. Avec pour unique régime la même fleur et toujours et
encore la même fleur, l'abeille ne connaît plus le mot biodiversité
pour laquelle est est faite. Imaginez-vous en train de manger un
seul et unique aliment pendant 3 ou 4 semaines ! Il y a fort à
parier que votre intérieur tombera malade avant ce délai car vous
serez vite en carence de bon nombre de nutriments indispensables à la
vie.
La transhumance contribue et de loin à fragiliser les
abeilles. Placer des colonies sur des monoculture va à contre-sens
de la nature et conduit tôt ou tard dans le mur, aussi bien les abeilles que
l'apiculteur. Ne pensez-vous pas que l'on a déjà suffisamment à
faire avec les pollutions agricoles sans qu'on en ajoute une couche
? Bien sûr, certains apiculteurs professionnels s'en sortent, mais
ils sont de moins en moins nombreux. Parmi les problèmes majeurs de
l'apiculture française, commence à se faire sentir le terme de rentabilité..
Quel est l'intérêt d'une monoculture de champs
d'amandiers en Californie pour l'apiculteur ? Le business et
l'avidité de la rentabilité en se fichant du sort des abeilles dès
lors que bénéfices il y a. Les apiculteurs amassent de grandes
quantités de pollens et de miel. Leurs colonies meurent ? Devant la
caméra, ils semblent assez peu étonnés.. bien qu'ils se plaignent
d'une larme de crocodile. Si les champs d'amandiers et citronniers
ne représentaient pas une source garantie de forts revenus, il y a
longtemps que les transhumances n'existeraient plus aux Etats Unis.
Certains convois routiers transportent 3000 ruches en un seul
déplacement, je peux l'attester. C'est gigantesque. Alors que j'étais au Canada, un ces
ces mastodontes de camion s'est renversé sur une autoroute avec
toutes les ruches dans le fossé. L'autoroute a été fermée pendant 48
heures entrainant la destruction de la majorité des colonies. Certains
apiculteurs locaux sont venus prêter main forte. Le camion se
rendait du Québec jusqu'en Californie où il était attendu pour la
pollinisation des amandiers.
La très grande majorité des cultures font l'objet de traitements pesticides. L'intérêt de
la transhumance fait donc volteface et gare à celui qui croit au miroir aux alouettes...
Quand l'heure des comptes sera là, la clé sous la porte n'est pas si lointaine !
. 4/- Les mesures prophylactiques
Beaucoup d'apiculteurs débutants pensent qu'il n'est pas nécessaire de traiter leurs abeilles curativement ou préventivement ce qui est une erreur colossale. La fibre "écolo" apporte et ajoute malheureusement au lourd tribu de l'apiculture d'aujourd'hui. Si en effet, nos grands parents ne connaissaient pas les traitements, ils ne rencontraient pas non plus les problèmes que nous connaissons aujourd'hui et qui souvent émanent d'une agriculture assassine qui dérègle les équilibres naturels par l'usage des pesticides à outrance.
Croyez-vous qu'un apiculteur professionnel
prendrait un tel risque ?
Quand les abeilles subissent une
attaque de varroa, elle peuvent lutter elles-mêmes contre leurs
parasites mais imaginez vous avec un crabe d'une douzaine de
centimètres squattant votre abdomen !! (c'est la proportion d'un
varroa par rapport à la taille de l'abeille)
Photo ci-contre: C'était pourtant une ruche neuve, un essaim très fort de l'année.. quelle désolation !
Les abeilles meurent prématurément quand elles sont infestées par le Varroa. Elles meurent épuisées et pire.. transmettent leur varroa squatteur. L'apiculteur ne verra pas forcément les dégâts occasionnés car encore une fois, la reine est sollicitée pour accroître sa ponte afin de compenser les pertes. L'apiculteur qui ne traite pas à l'automne s'expose à perdre ses abeilles au cours de l'hiver. Or, il est un cercle vicieux dont il faut sortir grâce à un traitement efficace. En affaiblissant l'abeille, le Varroa favorise le développement de Nosema Ceranae.. Sans intervention immédiate, c'est la mort assurée de la colonie en quelques jours. Le miel et le pollen contenu dans les cadres sera contaminé par des spores de ce champignon microscopique et si le cadres sont réutilisés, la maladie sera introduite par la main de l'homme. En effet, si la nourriture (surtout le pollen) contenu dans les cadres est réutilisé pour la création d'un nouvel essaim, dites vous bien que si celle-ci est à la genèse de la mortalité de votre ancienne colonie, elle deviendra la source de la future mortalité de l'essaim suivant, tout simplement !
. 5/- Le nourrissement
L'apiculture d'aujourd'hui tendrait à faire croire tout et son contraire en méthode de nourrissement.
C'est ainsi que je constate que nombre de débutants nourrissent leurs abeilles au candi en fin de saison. Mais raisonnons un peu. Le candi n'est pas une nourriture de fin de saison mais de début de saison... malheureusement, l'Internet est passé par là et son influence est trop grande pour laisser place au bon sens
En début d'hiver, il est important que les abeilles ne se trouvent pas dans un état d'excitation mais qu'elles trouvent plutôt à se mettre en état d'endormissement. C'est un peu comme si vous preniez de la
vitamine C et des excitants avant de vous coucher pour vous endormir.. Vous aurez du mal à trouver le sommeil n'est-ce-pas ? Pour les abeilles c'est la même chose car le candi est une nourriture "coup
de fouet", une nourriture qui ne se stocke pas dans les cadres mais qui se consomme. Le Candi n'est pas un sirop de nourrissement compensatoire au miel que vous ont donné vos abeilles !
Le système commercial apicole présente le candi comme une nourriture pouvant être donnée à tout moment de l'année. Certes, cela peut être valable si vous avez une colonie un peu faible et qui a besoin d'un
petit coup de remontant. Encore une fois, il devrait s'agir d'une alimentation "responsable" de la part de l'apiculteur. Le candi, souvenez-vous en, c'est une "nourriture " de sortie d'hiver..
Point ! (un homme averti en vaut deux dit le proverbe)
En fin de saison, en début d'automne tout au plus tard, l'apiculteur attentionné, donnera un sirop de nourrissement en quantité suffisante mais sans exagération et seulement si c'est nécessaire. L'abeille noire
offre l'avantage d'être économe et de bien gérer son stock de nourriture hivernale. Il arrive même souvent qu'elle soit en surstock juste avant l'hiver. Dans ce cas, l'apiculteur veillera particulièrement à extraire
un ou deux cadres de corps si la reine n'a plus de place pour pondre ses abeilles d'hiver. Il est bien que la nourriture soit abondante, mais celle-ci ne doit pas être en excédant sinon, il n'y aura pas assez
d'abeilles pour assurer la liaison jusqu'à la naissance des abeilles de printemps !
Une ruche bien garnie en cadres de miel n'a pas besoin de nourrissement ou de complément. Il arrive souvent que les abeilles continuent à rentrer nectar et pollen en fin de saison.. C'est très bien si vous êtes
dans un tel biotope, de surcroît, si vos cadres sont super bien garnis en provisions pour passer l'hiver, vous n'aurez peut-être pas besoin de les complémenter.. mais à l'inverse, pensez que si elles vous ont fourni
une ou deux hausses de miel, elles ont bien mérité une petite récompense car de telles colonies sont généralement très populeuses et vont devoir consommer jusqu'à leur belle mort. C'est à l'apiculteur de juger s'il
doit nourrir ou pas.
Le nourrissement des abeilles est une phase importante à maitriser.. Inscrivez-vous au cours d'apiculture
ou à l'un de nos stages de formation d'apiculture pour apprendre à
maitriser concrètement votre apiculture. Au final vous gagnerez du temps !
. En résumé..
(Mon cours explique plus en détails
l'attitude à adopter)
Je n'ai pas la prétention d'enseigner l'apiculture à l'ensemble des Apiculteurs d'expérience.
Je m'adresse plus exactement à des personnes désireuses de bien faire
ou qui ont besoin de conseils pour tout mettre en œuvre. Si vous venez
de perdre vos colonies ou si vous en avez assez de subir des pertes
chaque année, il est indispensable de reconsidérer votre apiculture.
A notre époque, même si les règles de base de l'apiculture sont
immuables, les conditions qui règnent sur notre planète nous
obligent à faire un retour en arrière mais adapté ! Aidez
les abeilles à survivre
et vous aurez fait
quelque chose de bien pour nos petits enfants.
Si le plus grand
fléau de la perte des abeilles est du dans la plus grande partie à
une agriculture toujours plus avide de traitements, la survie de
l'apiculteur professionnel peut aussi être mise en cause. Les règles
du jeu ont changé et bien malheureux sera celui qui n'en tient pas
compte (Souvenez vous de la fable Perette et le pot au lait").
Pourquoi ne pas prendre le temps
d'un week-end pour venir apprendre, écouter et suivre mes conseils
pour une meilleure pratique. Le matériel et l'équipement vous sera
fourni sur place. Inscrivez vous sans hésiter à l'un de mes stages
de formation et cessez de perdre vos colonies ou
démarrez d'un bon
pied !
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. Perte anormale d'abeilles ?
La perte des abeilles est un sujet préoccupant, aussi bien pour l'apiculteur amateur que l'apiculteur professionnel.
Si le pro sait comment se sortir de telles situations, en rechanche, l'apiculteur amateur n'a pas toujours les bonnes cartes en mains.
Traitez vos abeilles comme elles le méritent!
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