Un Miel Biologique de France si différent... - par Bernard NICOLLET, Abeille & Nature -
Date de révision de la page: 13/11/2022
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Différence entre un miel Biologique et un miel Bio
Un miel Biologique: Définition
Un miel biologique, est un miel qui colle parfaitement et pleinement à l'authenticité des ressources de la biodiversité locale.
A partir du moment où le produit n'a pas subi la moindre intervention dénaturant tout ou partie de sa qualité originelle naturelle, qu'il n'a subi aucun intrant sur l'ensemble de sa manière d'être produit naturellement par les abeilles elles-mêmes, il est logique que sa qualification "bilogique" lui soit accordée. Toutefois le consommateur ne doit pas être trompé car un produit "biologique" au sens éthymologique ne signifie pas d'office qu'il soit certifié par un organisme de certification Bio. On peut dire, également, que c'est un miel issu d'une apiculture si respectueuse et vertueuse qu'elle va au-delà d'une "apiculture dite raisonnée".
Cette dernière, d'ailleurs, ne refuse pas des méthodes de travail ou de soins qui pourraient faire appel à des produits extérieurs.
La dénomination: "miel Biologique" ne peut prendre son sens que seulement si l'apiculteur propose un miel issu directement et uniquement de ses abeilles, tel que la nature l'aurait produit avant l'apparition de l'homme. C'est pourquoi, l'apiculteur, sensible au mot "Biologique" pense d'abord au respect des abeilles et de leurs produits. Malheureusement, tous les apiculteurs ne respectent pas forcément la nature, notamment dans le cas où leur miel proviendrait d'abeilles allochtones et exogènes (des abeilles qui ne sont pas natives et endémiques mais qui sont issues de croisements ou d'importations ou issues de.). Le mot "Biologique prend donc tout son sens quand non seulement l'apiculteur a conscience de cela mais se promet de respecter tant le produit que le consommateur.
Pour le consommateur non initié à l'apiculture, ce détail passe sous silence et pourtant, il revêt un caractère primordial dans la disparition voire l'extinction des abeilles. Il existe de par le monde une petite vingtaine "de races domestiques" d'abeilles endémiques, chacune selon sa région géographique et climatologique. Or, avec l'étendue des échanges commerciaux internationaux, les abeilles sont devenues au cours des dernières décenies, "une marchandise" comme une autre, chaque apiculteur voyant dans son apiculture, un moyen de produire du miel, souvent influencé par des courants d'idées, toujours justifiés mais jamais vérifiés.
C'est ainsi, par exemple, que les apiculteurs thaïlandais, lorgnent depuis peu sur l'Abeille Noire (abeille endémique européenne) car elle serait selon eux, plus productive que l'abeille dite "chinoise" tandis qu'à l'opposé, les apiculteurs français veulent abandonner leur abeille endémique au profit d'abeilles chinoises supposées plus productives et plus avantageuses que la noire.
Comme le dit une vieille allégation: "l'herbe est toujours plus verte ailleurs..."
Quid d'un miel provenant de cultures ... pestiférées
Selon les organisations apicoles de France, près de 90% du cheptel français d'abeilles est constitué d'abeilles allochtones, dont grandemant majoritaire, l'abeille Buckfast (une abeille hybride invasive) contre seulemnt 6% de notre Abeille Noire, native et endémique, les 4% restant, d'abeilles de diverses origines.
Tandis que les apiculteurs se revendiquent des amoureux de la nature, leur amour n'est-il pas dicté par une certaine forme de cupidité en voulant maintenir artificiellement des abeilles qui tuent petit à petit le patrimoine génétique des abeilles endémiques ? (abeille Noire - Apis Mellifera Mellifera).
Ne pensez pas que seuls, les apiculteurs pro soient concernés. Cela commence dès la première ruche installée par l'apiculteur de loisir, celui qui ne souhaite au fond, que participer au bienfait de la Nature, ne serait-ce que de par la pollinisation que ses abeilles lui apporteront.
L'abeille Noire, (notre abeille endémique) est le véritable enjeu de la disparitrion de l'abeille de manière globale. et, tandis que bon nombre d'apiculteurs dénoncent une agriculture assassine, des changements climatiques, de l'appauvrissement de la biodiiversité, du frelon asiatique etc, etc, c'est en fait leur propre pratique d'apiculture la principale fautive de la disparition des abeilles sur notre territoire. Les traitements agricoles ont su évoluer pour polluer moins, en revanche l'apiculteur a poursuivi sa course folle dans la volonté de produire un maximum de miel, et malgré les signaux d'alertes lancés (comme le fait courageusement mon site web)trop peu nombreux sont ceux qui osent faire machine arrière en remettant l'abeille endémique à la place qui lui revient.
Ils disent aimer la Nature, la respecter... c'est bien, mais dans les actes c'est une contradiction flagrante sur laquelle tout le monde s'assoit.
Quand j'ai écrit cet article, j'avoue avoir été dans une certaine colère face à cette non-prise de conscience. Or, je me rends compte à ce jour que le sujet tente à évoluer car de plus en plus d'apiculteurs cherchent maintenant de l'abeille noire pour peupler leurs ruches ! Croyez-moi, j'en suis le premier surpris et me dit qu'au fond, même si je trouve à mon sens que cela ne va pas assez vite, c'est un phénomène à saluer.
Des cultures pestiférées ? il y en a toujours eu depuis plus d'un siècle, mais n'est-ce pas plutôt abominable de la part de l'apiculteur transhumant de le voir emmener ses abeilles à l'abattoir des pesticides ? N'est-il pas encore plus responsable que l'agriculteur qui a recours aux pesticides ? L'abeille a-t-elle besoin d'être transbahutée sur des floraisons toutes plus "miraculeuses" les unes que les autres mais qui, au fond, finissent par tuer ? Qu'il vienne pleurer la disparition de ses abeilles que je pleurerais plutôt une "boucherie des abeilles". Pour moi, dans ce cas, cet homme n'est pas un apiculteur éco-responsable ou "bio-responsable" et encore moins un Berger des Abeilles, mais bien un boucher tueur.
Je suis franchement écoeuré de constater tous ces aspirants apiculteurs lorgner sur une production de miel tandis qu'ils le vendront bien en-dessous de son prix de revient.
S'il vous plait, achetez du miel non pas à celui qui vante son miel comme un produit issu de l'artisanat de l'apiculture, mais à de vrais Bergers des abeilles®, ceux qui se battent au quotidien pour faire perdurer notre abeille noire. Vous contribuerez ainsi de manière directe à sa sauvegarde. Mais comment faire, vous qui ne connaissez pas ?
Quand vous serez prêt(e) à acheter du miel, posez la question à l'apiculteur, en lui demandant avec quelle race d'abeilles son miel est-il produit. S'il vous répond avec de la Buckfast, de la Carnica ou de la Caucasienne, Passez votre chemin, aussi sympathique cet apiculteur vous semble-t-il, car il participe implicitement à la disparition de notre abeille endémique.
Je m'exprime très longuement à ce sujet dans mon dernier ouvrage d'apiculture "Donnez du sens à votre apiculture"
En quoi est-ce gênant de pratiquer l'apiculture avec des abeilles non endémiques ?
Si, pour le commun des mortels, une abeille est une abeille, L'homme est en train de saccager ce que la nature a mis des milliers d'années à établir. Je veux souligner par là que les espèces ne se sont pas "mélangées" entre elles, tout au plus dans des zones "tampon".
Or, la reine mère d'une colonie d'abeilles subira lors de son unique vol nuptial, une fécondation croisée si des mâles d'autres espèces sont utilisés dans des ruchers voisins. Contrairement à ce que supposent beaucoup, cela ne renforce nullement le patrimoine génétique mais, nous le constatons, tout à l'inverse, l'affaiblit.
Ainsi, au fil des ans, les abeilles deviennent de moins en moins résistantes et réclament toujours plus d'assistance (peut-on parler dans ce cas de miel bio tout comme biologique ?). On le constate principalement depuis ces deux dernière decenies où l'apiculture amateur dite "de loisir" a pris le pas sur l'apiculture professionnelle.
Quelles conséquenses pour l'apiculture ?
Chacun voulant participer à la sauvegarde des abeilles, malheureusement quitte à faire des compromis sur le respect des espèces endémiques, nous voilà entrés dans une spirale descendante infernale, qui conduira immanquablement à l'extinction de notre bonne abeille d'antan.
Entre temps, l'apiculteur s'essaye tant bien que mal à se prendre pour Dieu en essayant de lovoyer avec les pertes colossales aujourd'hui enregistrées partout. Force est de constater que plus il intervient, plus il fait de mal car les rustines à coller sont devenues trop nombreuses. Alors oui, on invoque les pesticides... Oui, on invoque les changements climatiques, mais on ne regarde toujours pas la poutre qui est dans notre oeil.
Un Miel Bio
Un miel "Bio" n'est pas forcément un miel Biologique au plein sens du terme. Si le terme Bio a été préféré du reste au terme "Biologique" ce n'est certainement pas sans raison.C'est d'abord un miel dont la "production" est régie par un cahier des charges, et, pour ce qui concerne l'apiculture bio, davantage élaboré par des bureaucrates ou des industriels du miel mais malheureusement également par trop de marchands du temple, je m'en explique juste après.
Un miel dit "bio" doit donc répondre à ce cahier des charges émis par l'Agence Bio en concertation avec ses homologues européens. Il est indéniable que cette charte bio contribue et de loin à garantir des meilleures pratiques apicoles et les apiculteurs qui font ce choix d'adopter celle-ci font bien car ils s'engagent dans une démarche qui tend à aller vers le bon.
Pour avoir été certifié bio 4 années durant, je croyais dur comme fer à cet ensemble de vertus qui au bout du bout obtient son bon point en étant autorisé à arborer le fameux sésame. Dans la réalité de terrain, j'ai été profondément déçu de constater toutes les dérives et j'ai fini par jeter l'éponge car payer pour se doter du label ne garantit pas suffisamment la défense de la nature. Loin de moi l'idée de vendre mes bouquins à tout prix, mais sachez que je m'exprime intégralement dans mon dernier ouvrage "Donnez du sens à votre apiculture"
Mais tout d'abord, j'interpelle ici le bon sens (qui semble-t-il n'existe plus) de nos politiciens:
"Tandis qu'on devrait récompenser les apiculteurs qui font l'effort... c'est à eux qu'il revient de Payer pour obtenir le Sésame". On le laisse se dépatouiller avec ses trop nombreuses difficultés et par-dessus tout, on lui assène de violents coups sur la tête en autorisant l'importation de miels bio arrivant au Port du Havre 15 fois moins cher que le prix de revient de notre apiculteur Français. C'est donc une justification non pas pour tirer les prix vers le haut mais plutôt par le bas, quitte à laisser naître ci ou là, des tricheries avec des miels coupés.
Comme je viens de le souligner, l'apiculteur lui-même induit une grande détresse dans le monde des abeilles dès lors qu'il ne respecte pas l'Ordre établi par la Nature au fil des millénaires. Ah oui pour sûr...! Il sera "Bio" sur les étiquettes mais Quid de la réalité ?
Par exemple, il va peut-être interdire certains traitements contre des parasites d'abeilles mais il n'interdit pas l'importation d'abeilles qui ont introduit ces parasites.
Ainsi donc, un "apiculteur Bio" n'est pas contraint à élever des abeilles endémiques pour produire son miel ou ses produits de la ruche... on préfère fermer les yeux, sinon combien se compteraient parmi "les Bio" ?
D'autres exemples"
On n'autorise pas en Bio l'usage de ruches en PEHD (comme les célèbres ruches NICOT) tandis qu'on autorise les contenants plastiques pour le miel.
Il n'existe aucune relation internationale qui permette au consommateur d'un miel Bio étranger, d'en connaitre la provenance locale. Certes, la loi sur l'étiquetage a évolué dans le bon sens, mais essayez de savoir le nom du producteur bio d'argentine qui a produit ce miel certifié (par le même certificateur)§ Vous n'obtiendrez aucune réponse si ce n'est négative comme si on cherchait à cacher quelque chose.
Concernant certaines chartes, le clippage ne serait pas Strictement interdit (le clippage, c'est le sectionnement du bout de l'aile d'une reine pour lui interdire de s'enfuir")
On n'interdit pas les techniques de picking qui n'ont rien de naturel dans l'élevage de reines.
En Bio, on autorise les transhumances pour produire au lieu de favoriser les petites productions locales.
Je m'arrête là car j'ai 27 cas de non sens, alors qu'un petit apiculteur dans son coin, pas forcément labellisé, pourrait et fera mieux.
Pourquoi je suis devenu "bio ?"
C'est essentiellement parce que j'étais las de clientes et clients qui m'appelaient pour me demander ceci:
"Allo ? Monsieur NICOLLET ?... J'ai lu votre site internet et j'ai vu que vous proposiez un miel "naturel". Mais ... est-ce que vous êtes "Bio" ?... Ah ben mince alors... moi je ne veux acheter que du bio !
Et c'est ainsi, sans mentir ni exagérer le contexte, que j'en ai eu ma claque de ces consommateurs irréfléchis car trop guidés par les courants mercantiles. Quant un jour, éclatera le grand scandale du Bio, les consommateurs constateront qu'ils se seront bien faits berner. Pour vous en convaincre regardez les Pubs de la télé... qui fait la promo du bio ? des petits ??? Non, les grandes firmes de l'agroalimentaire, de la cosmétique etc.
A l'origine du bio, les soixantes-huitards ! Ils en avaient par-dessus la casquette des produits surfaits de la grande consommation et voulaient produire... autrement. C'était donc le petit fermier qui était recherché car on savait qu'il n'avait pas les moyens d'une agriculture tuée par les pesticides. Le chanteur poète disait que "son vin était une horrible piquette mais qui faisait des centenaires...". Ces petites gens de l'agriculture aimaient au plus profond d'eux leur terre, la chérissaient. Il n'étaient pas riches de comptes bancaires, mais de bon sens (Bon sens qui deviendra du reste le slogan de la célèbre banque agricole).
Trouvez-vous normal que les grands groupes de l'agroalimentaire se soient engouffrés dans la brèche ? Comment un "gros" peut-il être "Bio" autrement qu'en se réfugiant derrière des chartes qui sont faites pour lui maintenant davantage que pour le petit...
Ma conclusion Vs courte
De loin, très loin... je préfère le mot "Naturel" ou encore "Miel Biologique" plutôt que le mot trop galvaudé "Miel Bio". C'est mon opinion, elle n'implique que ma très sincère pensée.
Voyez-vous, la connerie humaine nous a même contraint à ne plus utiliser le nom de "miel toutes fleurs" sous le prétexte qu'il n'y avait pas toutes les essences de fleurs dans notre miel. Ils ne devaient pas être très brillants dans notre merveilleuse langue imagée, ces gens là.
Tout cela me conduit à vous encourager et vous inviter à prendre le temps de lire ou écouter les arguments des apiculteurs qui respectent profondément d'abord la Nature avant de produire "Bio". (Certes, l'un n'empêche pas l'autre).
Cherchez les motivations de l'apiculteur: Sont-elles d'abord de produire du miel ou bien de respecter profondément la nature ? A vous donc de faire le choix entre un miel Biologique et un miel Bio, mais ne croyez-pas que le miel bio sera plus pur !
. Comment choisir entre un Miel Biologique en Rayon ou Pressé à froid ?
Historique
Dans la vente de miel biologique en France, il existe une multitude de petits producteurs, mais également des "exploitations fort éloignées de l'artisanat", des apiculteurs transhumants et hélas des marchands du temple qui causent une certaine bouderie des consommateurs et des amateurs de Miel (voir plus bas)
Christine et moi (Bernard NICOLLET) sommes fiers d'appartenir à la catégorie des tous petits producteurs locaux et ne proposons notre miel en rayon que sur notre boutique en ligne car malheureusement (et heureusement pour notre cadre de vie), notre emplacement géographique est très isolé des agglomérations et loin d'un grand passage touristique. A part les forêts, les prés, les vaches.... pas grand chose à voir si ce n'est que ce merveilleux paysage de moyenne montagne et son air très vivifiant...
Notre Apiculture: saine et la plus naturelle que possible
Depuis plus d'une vingtaine d'années, nous nous efforçons de conduire nos abeilles comme des "Bergers", de la manière la plus respectueuse et naturelle qui soit, ce que nous enseignons par nos stages d'initiation et jusqu'à la reconversion professionnelle. Mais comme "Apiculture Naturelle" ne signifie pas grand chose aux yeux du consommateur citadin, et n'est pas non plus un label, nous avions obtenu la Certification Bio car cela imageait immédiatement notre travail et environnement. Le Label bio s'exprime mieux que ce que nous pouvions écrire ici pour définir notre Apiculture respectueuse de la Nature et surtout des abeilles... (d'autant plus que l'humain lit de moins en moins)
En fait, la seule chose que nous ayons eu à changer dans notre pratique d'Apiculture Naturelle, mais qui toutefois nous a coûté une fortune, ce sont les corps de nos ruches puisque la charte bio n'accepte toujours pas les fameuses ruches NICOT en PEHD, alors que nos abeilles nous ont démontré qu'elles s'y plaisaient mieux que dans les ruches en bois. En ce sens, nous avons rétrogradé pour nous mettre au diapason de l'exigence du cahier des charges de l'apiculture bio.
En parralèlle à cela, nous dénonçons le fait qu'un miel peut être "bio" et vendu dans des contenants en plastique (emballage unique) tandis que nos ruches en PEHD qui seront encore là dans 50 ans avec des colonies d'abeilles pour habitantes, ne sont pas autorisées (bien d'équipement parfaitement aimé des abeilles). Avec le temps, peut-être que la bureaucratie de l'Agence Bio finira par comprendre (il est vraissemblable que ce ne soient certainement pas des apiculteurs) La mort dans l'âme, nous avons du nous plier à la règle. Quel gâchis, lorsque j'en fais maintenant la rétrospective !
Comment vendre et promouvoir notre Miel biologique de France et du Terroir du Massif Central face aux miels bio d'importation ?
Un Miel 100% Français de Producteur Local
Notre miel est avant toute considération ou arguments commerciaux, un produit local de montagne, en direct du petit producteur que nous sommes. Il est récolté à maturité sur nos ruchers sédentaires dans les forêts de moyenne montagne et des contreforts du Massif Central.
Ce qui compte le plus à nos yeux, c'est d'abord le respect que nous devons à nos abeilles que nous chérissons plus que nous-mêmes et dont nous prenons soin non pas seulement à la période de la récolte, mais tout au long de l'année.
Nous nous interdisons de prélever le miel qui pourrait leur servir de réserves pendant la phase hivernale, ce qui explique pourquoi nous n'avons pas à les nourrir artificiellement. Nous nous autorisons un prélèvement d'environ seulement 10% à 20% maximum de leur surplus (je dis bien surplus) afin de le proposer à notre clientèle. L'essentiel du surplus, nous le stockons pour le redistribuer de manière équitable à l'ensemble de nos colonies quand la fin de la miellée ou une famine se manifeste, ce qui était le cas cette année, à cause des conditions météo de sècheresse absolue sans précédent dans notre région. Et alors qu'un apiculteur transhumant touchera des indemnisations pour avoir nourri au sucre, nous sommes doublement pénalisés en apiculture naturelle, car nous ne justifions pas de factures de dépenses alors que cela constitue un manque à gagner évident.
Uniquement la part du Berger des Abeilles
La part du Berger des abeilles que nous sommes, Christine et moi, se stocke dans des mini-hausses disposées sur le dessus des ruches. Nous proposons aux abeilles le choix de bâtir ce magasin à miel ou pas. En effet, si les abeilles sont dans l'abondance, alors elles bâtiront les rayons neufs que nous mettons à votre disposition. Si elles n'ont pas assez pour elles alors elles ne bâtiront pas et se contenteront de stocker leur maigre butin dans les cadres de la nurserie que nous nommons "couvain".
On peut dire en toute franchise que les rayons de miel que les abeilles bâtiront, seront la part du Berger des abeilles. Il ne s'agit pas "d'un pillage" comme les végans l'affirment puisque ce miel finirait par devenir un vieux miel dans la ruche, un peu comme à la manière de la ménagère qui remplit son frigo et doit jeter plus tard une grosse partie devenue périmée. Les rayons de cire bâtis pourront alors être consommés sous 2 formes:
- - de Miel en Rayon
- - De miel pressé
Différences entre miel en rayon et miel pressé à froid
Tout prèterait à croire que ce sont deux miels différents. A vous de vous faire une opinion:
Le Miel biologique en rayon
Un miel biologique, au risque de me répéter, est un miel qui par définition devrait être "tel qu'il sort de la ruche". Autrefois, le miel se consommait avec sa cire d'abeille. On lui donnait successivement le nom de miel en pains (puis miel en portions, miel au couteau, miel en brèches et plus dernièrement miel en rayon) Il pouvait être pressé à la main pour le faire s'égoutter dans des jarres de terre cuite ou des pots en grès (miel pressé). Avec le modernisme, les apiculteurs ont eu recours à des centrifugeuses (extracteurs) pour gagner temps et confort de travail. Malheureusement, ces centrifugeuses altèrent les propriétés du miel en l'oxydant prématurément.
sans nous écarter de ce sujet, disons qu'un vrai miel biologique devrait être ainsi nommé quand il se présente dans ses alvéoles de cire.
Miel Bio
Un miel bio n'est pas forcément un "miel biologique" au sens que je viens d'expliquer. Le mot "Bio" par ailleurs, revendiqué par le mouvement des années 68, représentait une forme d'agriculture naturelle avec un "0" pesticides. Depuis une quinzaine d'années, le mot bio a été conjugué à toutes les sauces, laissant croire au consommateur que puisque c'est bio c'est sans pesticides, naturel voir "pur". Combien savent en réalité que la charte Bio est en définitive une charte de travail respectueuse mais qui n'interdit pas forcément les traitements (ex. viticulture avec ses nombreuses dérogations).
Personnellement, je préfère communiquer sur le "miel biologique" plutôt que le miel bio. C'est pourquoi, je propose à mes clients, un retour en arrière sur la consommation du miel en l'incitant à acheter du miel pressé à froid ou bien encore mieux, du miel en rayon, car c'est une forme de garantie d'un produit "bio-logique" ;)
Notre production de Miel, d'abord respectueuse de nos abeilles
Pour nous, notre miel 100% biologique, est donc d'abord un miel de surplus. Sachez que les années de vaches maigres, nous devons serrer 2 crans sur la ceinture, mais c'est le prix à payer en partie pour ne pas perdre nos abeilles ou ne pas avoir à les compenser par du sucre. C'est également le prix à payer pour devoir faire passer l'intérêt de nos abeilles avant le notre et parfois, c'est dur...
Car OUI, il s'agit d'un choix même si naturellement, nous nous posons pas de questions. C'est ce qui explique et justifie son prix. Nous ne calons pas notre prix de vente sur un prix de marché, où les apiculteurs prennent leurs abeilles pour des bêtes de production, les blindant avec des nourrissements de sirops de sucre et de stimulations diverses, se contrefichant bien des abeilles endémiques en favorisant les implantations d'abeilles allochtones et exogènes. Ces abeilles malheureusement participent à la destruction des abeilles endémiques et le plus regrettable est que ce soit une pratique autorisée en bio au nom de la sacro-sainte liberté.
Si nous avons le souci de nos abeilles, nous avons également le souci des générations à venir car qu'adviendra-t-il lorsqu'il n'y aura plus d'abeilles méllifères ?
Ce combat et nos allégations nous valent des critiques sur la toile mais qu'importe ? Je préfère vendre moins, mais offrir à ma clientèle un miel authentique et vraiment extraordinaire plutôt qu'un miel produit dans le seul intérêt d'écouler une marchandise.
.Un miel plus cher ?
Oui, hélas, car nous ne demandons qu'à vivre de notre passion dans les règles de l'art encore une fois. Ce n'est pas facile car aujourd'hui, les apiculteurs amateurs proposent leur miel à un prix qui ne correspond même pas à la réalité du prix de revient. Pourquoi ?
L'apiculteur de loisir n'attend aucune rentabilité de son loisir avec les abeilles. Il cale son prix de vente généralement sur ce que l'Inter du coin propose en se calant cinquante centimes au-dessus ou à peine plus. Pas besoin de faire un dessin pour faire comprendre que cette concurrence par rapport à un professionnel qui a obligation de résultat, payement de charges sociales et impôts en tous genres sur les entreprises, est donc injuste. Quand le professionnel voit sa production s'effondrer d'année en année, c'est son revenu qui est directement impacté, tandis que l'apiculteur de loisir, ayant un travail lui assurant un salaire confortable, n'en mourra pas.
Donc oui, si nous voulons maintenir une haute qualité de notre travail, nous avons obligation de tenir compte non pas d'un prix de marché, mais des coûts réels liés à l'exploitation de la ferme apicole.
Un miel pas cher cache forcément quelque chose. Aujourd'hui, hélas, nombreux sont les apiculteurs qui coupent leur miel pour augmenter leurs marges. La France est devenue championne de l'importation de miel alors qu'elle devrait être exportatrice.
Garder son intégrité devient maintenant une gageure, à moins de faire honnêtement ses comptes et, tout comme nous le faisons, vendre à un prix "équitable" au plein sens du terme. Il est certain que notre miel de très haute qualité ne pourra pas se retrouver dans le panier de la ménagère, c'est pourquoi, il se doit d'être au-dessus du lot !
. Où sont les vrais apiculteurs et non les marchands du temple ?
. Pourquoi user de méfiance ?
En écrivant cet article, je me disais que je n'allais pas me faire que des copains, mais il y en a plein la casquette de voire que nos politiques ne prennent pas les rennes en mains pour protéger les "petits" mais, in fine, se contentent seulement d'éviter les vagues.
Pourquoi un tel propos ? Pour faire court, parce qu'au sein de la communauté européenne (mais également en France), on triche sur le miel. Bruxelles a interdit l'importation des miels chinois à cause du fait que l'adultération aux surcres et antibiotiques de leur miels a été découverte. Très bien mais alors ?
Alors, on importe des miels d'ailleurs dont les circuits y compris en Bio ne sont pas tracés et échappent à divers contrôles de l'origine initiale des marchandises.
Outre le fait que les chinois soient des champions de la contrefaçon dans de très nombreux domaines, ils savent également produire une copie du miel (ce qui a été démontré par le laboratoire du CETAM). Nombre de miels vendus sur le marché (principalement en grandes et moyennes surfaces), sont "allongés" et/ou coupés avec des sirops de sucres quand il ne sont pas issus directement de divers mélanges de sucres.
La tricherie principale du miel consiste à ajouter de l"humidité dans les miels". Cette tricherie est la plus facile et ne nécessite pas de moyens.
Mais en France également la tricherie existe. Comment ?
Il est facile à un apiculteur d'acheter du miel en gros et le couper avec son propre miel. Je m'étonne personnellement que les années de vaches très maigres comme nous le vivons depuis 2 ans, le miel soit toujours présent en vente directe sur les sites marchands et que trop rares sont ceux qui sont en "rupture de stock" à un moment de l'année. Dieu merci, les tricheurs ne sont certainement pas une majorité parmi les apiculteurs, mais il faut bien reconnaitre que devant la crainte de "perdre le client", la tentation est grande.
Alors quelles sont les tricheries relatives au miel et comment les éviter pour acheter un miel qui soit le plus naturel que possible ? Les apiculteurs d'antan existent-ils encore ou bien faut-il s'attendre à voir disparaître définitivement ce précieux produit de la Nature qui jadis était uniquement en provenance des abeilles ?
Les miels fretatés ou "adultérés"
S'il fallait commencer par quelque chose pour restaurer la confiance des consommateurs envers le miel, ce serait, ce que réclament les apiculteurs producteurs artisanaux depuis fort longtemps: une imposition d'inscrire sur les étiquettes la provenance d'origine de production du ou des miels contenus dans le pot et ne pas se contenter de la mention "Produit de l'UE et hors UE".
En effet, la législation européenne se contente d'imposer aux circuits de distribution la mention "Miel (ou Miels) en provenance de lUE et/ou ne provenant pas de la CEE, sans aucune obligation de citer les pays d'origine. L'étiquetage sérieux du miel est donc la toute première revendication des apiculteurs.
L'étiquetage suffit-il ? Non, loin s'en faut car par exemple, lorsque vous achetez en grande surface un miel qui a été coupé avec d'autres miels (et encore à condition que ce soit bien un coupage de différents miels), le consommateur n'est pas informé des floraisons qui ont fourni ces miels. "Miel de Fleurs...." comme si on pourrait voir sur une étiquette "Miel de sucre..." Le legislateur a tellement banalisé ce joyau de la nature qu'il a fini par le dénaturer et laissé la porte grande ouverte aux tricheries de toutes sortes. C'est ainsi que dans un miel de lavande ou un miel de tilleul, on pourra retrouver des miels d'autres floraisons, dès l'instant où il contient un peu de miel de lavande.
Si je me suis insurgé il y a quelques années contre l'interdiction d'inscrire sur nos étiquettes la mention Miel "toutes fleurs", au moins elle trouverait ici, une raison d'être. Mais les gens qui font nos lois ne connaissent visiblement pas toutes les subtilités et la richesse du vocaulaire de notre belle langue française (ils feraient bien de commencer par là)... Selon le Larousse, "Au pluriel, suivi d'un déterminant, l'adjectif indéfini "toutes" exprime l'ensemble, la totalité sans distinction". Alors qu'effectivement, un miel "toutes fleurs ne contient pas toutes les fleurs au sens littéral, cette nomination emporte l'idées que les abeilles ont butiné tous les types de fleurs de leur terroir au cours de leur saison.
L'imposition de la mention "miel de Fleurs" est donc celle qui lui succède. On joue sur les mots et adieu l'évocation de limagination, bonjour les allégations qui leissent une place béante à la tricherie.
Revenez au miel Naturel des forêts de Montagne
Les petits producteurs artisanaux ne disposent que d'un seul moyen pour faire connaître leur miel ! La production de miel n'enrichit plus aucun apiculteur à moins que ce ne soit un marchand de miel.
Astuce pour identifier sur le net un petit producteur
Un petit producteur n'a pas les moyens de faire de la pub pour son miel. C'est pourquoi, banissez les miels qui remontent en tête de liste des moteurs de recherche et qui sont classifiés comme "annonce".
La plupart de ceux qui figurent dans ces annonces sont des marchands du temple qui arborent parfois des titres ronflants comme "Apiculteurs depuis...."
Certes, ils possèdent quelques ruchers pour maintenir l'image mais dans la réalité, l'essentiel de leurs ventes provient du commerce et non de leurs abeilles.
Banissez également les miels de grandes et moyennes surfaces. Ce sont des miels issus du "commerce apicole" !
Prenez le temps de lire les explications fournies par le site web d'un petit apiculteur. Il vend généralement d'abord son amour et sa passion des abeilles et ne dispose généralement pas de la plus belle vitrine en ligne, car il a bricolé lui-même son site web.
Merci pour votre soutien à notre secteur complètement délaissé et qui a vu disparaître 1000 vrais apiculteurs professionnels au cours de cette décennie.
Les prix parlent !
Si un miel est vendu à peine plus cher que le miel de l'intermarché du coin... oubliez ! Vus avez 95 chances sur 100 pour que ce soit un miel adlutéré ou coupé avec des miels d'importation. L'apiculteur local en effet, ne peut pas lutter contre les prix de la grande distribution car celle-ci ne vend essentiellement que ce type de miel. LISEZ LES ETIQUETTES ! Dès lors que vous lisez "miel de l'UE" et pire la mention "Hors UE"... laissez tomber et achetez plutôt une boîte de Sucre St LOUIS ! Au moins, ce sera du sucre !
Avec un miel en Rayon, on ne peut pas le couper, encore captif des cellules de cire operculées. Vous avez donc une meilleure assurance de réaliser un bon achat.
Mieux vaut réduire sa consommation de miel, mais s'offrir un réel plaisir de consommer notre bon Miel en Rayon, un pur produit de la Nature (voir ici)
.
. Pour débuter en Apiculture sur de bonnes bases:
Pour comprendre comment pratiquer une Apiculture Naturelle aujourd'hui, ou bien
effectuer un démarrage simple et sans échec dans une apiculture naturelle, respectueuse des abeilles...
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