Devenir Apiculteur Professionnel en France ?      - La Reconversion Professionnelle en Apiculture - Par Bernard NICOLLET


SOS des Apiculteurs marocains

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Date de dernière révision: 04/12/2023
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Apiculture: Pas de reconversion professionnelle sans une solide formation

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Après plus de 20 années d'apiculture professionnelle, vous pouvez compter sur moi comme tuteur pour votre entrée dans notre monde Pro tout autant animé de passion : Plus d'infos ici

J'analyse cet Article en 4 parties (4 pages):

. L'Apiculture Professionnelle est-elle encore accessible en France ?

Comment monter un projet apicole? Peut-on vivre aujourd'hui de l'apiculture ? Est-il encore possible de devenir apiculteur professionnel ? Puis-je faire de l'apiculture, un moyen de revenus complémentaires sans forcément être apiculteur professionnel ?
Pour pratiquer l'apiculture à tout âge, rien de tel qu'une formation sérieuse guidée, car avant toute chose, vous devez maitriser l'élevage des abeilles. Ensuite, tout dépendra de votre orientation car en apiculture, il y a plusieurs voies (élevage d'abeilles, élevage de reines, miel, gelée royale, propolis, pollen et autres secteurs d'activités).

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Pour devenir apiculteur professionnel, N'Utilisez pas votre CPF !
Repartir à zéro et se lancer dans la grande aventure de l'apiculture ? Pourquoi pas ?..  En apiculture, il y a de la place pour tout le monde mais il ne faut pas rêver non plus ni se leurrer, ce que je vous propose de découvrir sur cette page...
Une nouvelle vie à toute heure:
Vous venez d'essuyer un revers financier et il vous faut maintenant rebondir ? Votre vie sentimentale a pris un tournant et vous souhaitez repartir à zéro ? Vous en avez par dessus la tête du métier que vous exercez et avez envie de vous tourner vers la nature ? Vous voilà arrivé à l'âge de la retraite et avez envie d'une occupation qui soit synonyme de complément de revenu ? Etc.. etc.. Autant d'interrogations auxquelles nous pouvons tous un jour être confrontés.
Je vous propose ici des éléments de ma propre réflexion, étayés par mon expérience de près d'un quart de siècle en pro, et destinés à mettre en évidence des points auxquels vous n'avez peut être pas pensé, vous qui envisagez vous lancer dans la grande aventure des abeilles. Tout d'abord, je vous félicite d'un tel choix. En apiculture il y a de la place pour tout le monde même si nous entrons dans une ère difficile pour le maintien des cheptels mais également dans la lutte contre les pays à bas coup qui sabrent les pieds des apiculteurs honnêtes. L'apiculture professionnelle n'a pratiquement rien en commun avec la conduite des ruches en apiculture amateur, loin s'en faut même si, au départ, les règles de base sont identiques.

. Gare aux rêveurs...

Comme je l'analyse sur les 3 pages qui suivent, l'apiculture professionnelle n'est forcément pas ouverte à tous. En atendant, Attention au miroir aux alouettes !

Quel avenir pour l'apiculture professionnelle ?
Quel avenir en apiculture pro ?

Avec les importations outrancières de miels frelatés ou de miels douteux, le consommateur poursuit hélas sa quête du toujours moins cher. L'avenir de l'apiculture pro est gravement menacé, mais qui s'en soucie quand cela ne concerne tout juste qu'un bon millier et demi d'apiculteurs ? Les politiques s'en contrefichent comme de leurs premières promesses puisqu'ils retournent leur veste au gré des vents des lobbies !
J'ai monté cette image violente mais oh combien expressive, parce que je suis las de voir des candidats à l'apiculture pro, sans même qu'il n'aient su dresser un simple prévisionnel tant comptable que du métier proprement dit. Beaucoup rêvent en pensant qu'il n'y a qu'à faire couler le jus après avoir investi dans quelques ruches et avoir réussi à faire quelques pots de miel. Si vouloir changer de vie ou de mode de vie peut être intéressant (voire salutaire parfois), ce n'est pas en vendant quelques pots de miel que vous pourrez tirer suffisamment de revenus pour en vivre, surtout en France où les charges sociales restent très lourdes malgré les belles promesses qui se succèdent. D'autre part, les investissements sont totalement disproportionnés par rapport aux gains envisageables. Le chiffre d'affaires réalisable ne signifie pas salaire !!! Nous sommes très loin du compte.

Dans le domaine du miel, la triche est omniprésente, ce qui fait que le professionnel honnête a du mal à s'en sortir. Une des fraudes les plus répandues consiste à couper ses miels avec des miels à bas coût, pour que ni vu ni connu, le consommateur continue d'acheter ce qu'on ose encore appeler "miel". On pourrait penser que cela ne concerne que les "gros" ? Détrompez-vous, même chez l'apiculteur de loisir, puisqu'il est en droit de vendre son miel, cette tricherie est facile. Il lui suffit d'acheter du miel en vrac chez le grossiste et hop ! Sa production est multipliée par 2 ou beaucoup plus.

Dans une ère de chômage et de manque d'emploi, bien des personnes se disent "Pourquoi pas les abeilles" ? Et remplissent des dossiers pour se reconvertir à l'apiculture sans même savoir ce qu'est une colonie d'abeilles et sans avoir conduit plusieurs ruches sur 2 ou 3 saisons entières. Rien d'étonnant à ce que le taux d'échecs soit à la hauteur de l'ignorance de ce qui attend les futurs candidats rêveurs et utopistes.

En revanche, je pense qu'il y a de la place pour celles et ceux qui ne feront pas de l'apiculture un simple métier que l'on quitte au premier coup de blues ou à la première difficulté, et qui, par une première expérience auront reçu cet appel des abeilles. Pratiquer l'apiculture a un coût, comme nous allons le voir, et l'autofinancement est quasiment impossible à réaliser sans un bon matelas financier à la base. Il faut plusieurs années pour monter en puissance et surtout acquérir une solide expérience car le taux de mortalité des abeilles est un paramètre majeur à bien considérer.

Quand bien même vous parveniez à faire financer votre formation pratique, il faudra vous forger une solide expérience, ce que l'on ne trouve hélas pas sur les forums du net où tout est si facile...
Sachez que l'expérience filmée de bidouilles sur Youtube n'aide certainement pas le candidat pro dans sa montée en puissance, bien au contraire: elle le guide vers des fausses pistes qui vont lui coûter très cher. Croyez-vous que les vrais pros s'expriment sur les vidéos de Youtube ?.
Une apiculture sérieuse et pérenne ne se construit qu'avec une base solide de connaissance et de mise en pratique guidée et épaulée par un professionnel ou un groupement de professionnels, pas d'amateurs. L'apiculture pro n'est pas une apiculture amateur encore une fois !

Vous envisagez sérieusement de devenir professionnel de l'apiculture ? Alors bienvenue dans notre monde de passion ! Je suis prêt à vous accorder une heure ou deux si vous venez par ici pour chercher des conseils. Après cela, vous ferez comme vous l'entendrez.

. L'apiculture dans les forums

Effectivement, sachez que dans les forums de l'internet, peu d'apiculteurs pros s'expriment. Ce sont donc essentiellement des amateurs ou des pluriactifs qui réussissent parce qu'ils sont amateurs, mais qui échoueraient en tant que pro. Il suffit de lire ce qu'ils affirment à propos des investissements, de la rentabilité, et surtout du marché du miel. Ils n'ont jamais eu à faire directement avec les grossistes pour vendre leur production et d'être payé avec des délais de payements lointains, ou bien la crainte d'écouler plus d'une tonne de miel sans délaisser le travail au rucher. Pas étonnant qu'on me traite de tous les noms d'oiseaux car ma révolte, par mes dénonciations de l'irréalité, ne plait pas à tout le monde; seuls les plus perspicaces comprendront en lisant ces quelques lignes. Après tout, chacun est libre de faire son expérience n'est-ce pas ? Mais à quel prix ?
Chez les amateurs: OUI, mais pas chez un pro ou futur apiculteur Pro pour qui l'exploitation est son outil de travail. C'est pourquoi, dans un clin d'oeil à celles et ceux qui feront fi de ce conseil, je me permets de dire: "N'oubliez pas de m'envoyer votre adresse si vous avez de l'argent à jeter par les fenêtres, au moins, cela profitera à quelqu'un..."
Il est vrai que vous verrez souvent mes incitations à venir faire une formation. Si j'insiste c'est justement parce que je suis passé par bon nombre de galères que je souhaite mettre en évidence pour vous les éviter. Mon intention ne s'arrête pas là car n'allez pas croire ou penser que je n'agis que pour une motivation financière. Je vous propose avant tout de vous épauler car j'éprouve une certaine fierté et comme un devoir de contribuer à votre réussite.
Aujourd'hui, avec un cheptel de 400 colonies, on ne parvient que tout juste à en vivre quand on n'a pas d'autres revenus car, en apiculture naturelle du moins, toutes les colonies ne sont pas productives. Ce n'est pas facile seul si l'on en juge à la somme de travail à faire pendant la haute saison qui dure en France un gros moins 6 mois. Celui-ci ne nous autorise que quelques heures de repos par nuit. Vivre du miel devient très compliqué et pour parvenir à équilibrer il faut produire des miels IGP ou bien diversifier son activité. C'est ce que je fais en vendant mon miel, mes essaims d'abeilles noires, mes cours, mes stages de formation et mes livres. Ah pour sûr, il ne faut pas avoir des horaires de bureau... Alors quand je lis qu'avec 200 ruches on est pro, cela me fait sourire et vous comprendrez quand vous y serez, qu'il y a hélas de quoi. Tout au plus, quand vous aurez fait votre bilan, vous pourrez tout juste avoir un complément de revenu, mais il est vrai: avec une vraie passion !
Quand j'entends "vivre de notre exploitation" je sous-endends bien entendu "de manière pérenne" car si avec 200 colonies on peut bien s'en sortir une saison, cela ne se vérifiera pas les autres années. Or bizarrement, les conseilleurs restent souvent sur leur meilleure année pour "enseigner" des généralités.

Pour devenir apiculteur professionnel, ce n'est certainement avec Internet que vous le deviendrez ! Vous aurez besoin du parrainage d'un ou plusieurs Pros et surtout d'une formation adéquate. Vous pensez tout connaître l'apiculture ? Alors dans ce cas, je vous souhaite bonne route car l'apiculture pro ne s'adosse pas à la chance !

Je vous souhaite une lecture studieuse, ainsi qu'une bonne réflexion et méditation, sachant que vous retrouverez cette étude avec davantage de commentaires dans mes ouvrages sur l'apiculture que vous pouvez commander ici

. Comment Devenir Apiculteur Professionnel ?

Il n'est malheureusement pas possible de répondre à cette question en seulement quelques lignes car c'est un long débat qui prend en compte une multitude de paramètres. On ne peut pas s'improviser apiculteur Pro, même si le portefeuille est bien garni et le permettrait spontanément. Il faut posséder un minimum de compétence et d'expérience. D'abord et avant tout, que l'apiculture fasse un peu plus que vous parler !!!
S'il n'est plus possible de s'enrichir avec les abeilles (financièrement parlant), en faire son gagne-pain tout comme un complément de revenus est un vrai parcours difficile et souvent une véritable gageure dans certaines régions de France où cultures ne riment plus avec Apiculture mais plutôt "désastre écologique". Sur un autre volet, les abeilles nous apportent beaucoup pour notre réflexion quant à la Création. La Nature quant à elle, nous aide à trouver la paix de l'esprit quand nous vivons en symbiose et en harmonie avec elle. Je ne cesse de m'émerveiller devant celle-ci "Abeille/Nature" et c'est pourquoi et comment j'ai choisi de donner ce nom à ma petite entreprise, en refusant un certain nombre de pratiques apicoles. L'expérience , en effet, m'a démontré avec le temps, que la survie de nos abeilles pouvait être gravement menacée si l'on poursuit par exemple l'importation d'abeilles, ou bien, l'exploitation d'abeilles non endémiques, certains types de traitements, les nourrissements etc. etc.

Un apiculteur... une apiculture

En France il y a presque autant de méthodes d'apiculture qu'il y a d'apiculteurs c'est tout dire ! Il ne faut pas s'étonner par conséquent, qu'il y ait autant de pertes en dehors des dégâts déjà causés par une agriculture assassine. Il ne sert à rien de vouloir réinventer les règles de base de la Nature mais bien au contraire s'en inspirer pour deviner et comprendre l'attitude que nous devons adopter quand cela ne fonctionne pas ou quand nous rencontrons des difficultés. Pour accéder à une apiculture rémunératrice, vous devrez impérativement procéder par étapes:

  • - Parvenir les 3 premières années à monter en puissance un cheptel qui tienne la route, avec de bonnes colonies endémiques stables et productives
  • - Maîtriser parfaitement les méthodes de développement pour stabiliser l'exploitation
Je reçois sans cesse des e-mails et des appels de personnes qui souhaiteraient devenir apiculteur professionnel. Malheureusement, en réponse à ma question:
"- Vous Pratiquez l'apiculture en tant qu'amateur depuis combien de temps?"
La plupart me répondent ne rien connaître ou avoir suivi une fois ou deux un apiculteur pro pour voir et se faire une idée...
Dans cette optique, je le dis sans détour: "OUBLIEZ !" En revanche, si vous commencez par vous acheter quelques colonies et en fassiez une activité de loisir le temps d'apprendre, alors dans ce cas, vous avez une chance. On ne devient pas apiculteur Pro sur un claquement de doigts car hélas, Joséphine Ange Gardien n'appartient pas à notre monde réel.
Les professionnels de l'apiculture l'ont généralement bien compris au fil de leurs longues années d'expérience toujours chèrement acquises. Leurs méthodes sont bien moins dispersées mais plus cohérentes comparativement "aux jeunots" qui s'installent, qui foncent, qui pensent tout révolutionner mais qui vont devoir passer par l'épreuve du temps. Sachez au passage que la moyenne d'âge des apiculteurs français est d'environ 56 ans. Je pense que ce n'est pas par hasard car à cet âge, on mesure davantage avec plus de recul; on prend plus facilement conscience de ce qu'est le bonheur, le vrai. N'est-ce pas en définitive qu'une foule de petites choses banales auxquelles on ne prête pas attention quand on a le nez dans le guidon ?

Vivre en devenant Apiculteur Professionnel

Vivre en harmonie avec la nature est certes une très belle chose, mais vivre en harmonie avec soi-même et la nature, ne serait-ce pas là, la réponse à de nombreuses interrogations ?
Dès lors, tout rêve mis à part, pourquoi ne pas choisir comme passion, comme mode de vie, comme objectif, de devenir "Berger des Abeilles" ?
Si dans les années 68, un grand nombre a choisi le mouvement "hippies", combien en reste-t-il encore de nos jours ? 
Il ne s'agit pas comme dans ces années-là de rejeter un monde, mais de composer avec. On peut très bien aimer les abeilles et pratiquer l'apiculture sans forcément en faire son métier. Mais on peut aussi à l'inverse faire des abeilles son métier sans les aimer, il n'y a qu'à analyser le comportement de nombre d'apiculteurs américains qui envoient chaque année, des centaines de millions d'abeilles dans le mur en poursuivant une apiculture assassine !
Mais il y a un troisième volet: celui d'aimer les abeilles et d'en faire son métier et je pousserai le curseur en disant "un métier passion" !

Malheureusement, avant de pouvoir en vivre, il y a un certain nombre d'obstacles à franchir, dont le plus important est de "financer" votre nouvelle activité et la rendre rentable de manière pérenne. Or, il n'y a pas que le financement qui soit en cause, mais également la connaissance et l'Expérience. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" dit le dicton populaire. Or vous viendrait-il à l'idée de vous lancer comme boulanger ou comme conducteur de bus ou d'ouvrir un atelier de mécanique générale ou de carrosserie si vous ne connaissez rien au métier ? Ce n'est pas parce que l'abeille est un insecte semi-domestique, et que le métier d'apiculteur appartient aux métiers de la nature qu'on puisse pour autant se lancer comme cela du jour au lendemain. Ceux qui s'y sont essayé, l'ont payé très cher.
Une première expérience ainsi qu'un minimum de formation sont donc indispensables si vous avez vraiment envie de vous lancer. La bonne volonté ne suffit pas, (hélas et tant mieux).

C'est pourquoi j'ai pris le temps d'écrire ces pages; non pas pour vous décourager mais pour vous éclairer sur les difficultés que vous allez rencontrer. Pour embrasser le métier d'apiculteur, il faut du matériel (des ruches et des abeilles), des emplacements, du matériel roulant, une miellerie et un minimum d'expérience comme au minimum, avoir réussi la conduite d'un premier rucher d'une bonne trentaine de ruches (et encore !). Si tout s'arrêtait à ces simples choses "matérielles", cette page n'aurait pas lieu d'être.
Oui mais voilà, pour assurer un salaire minimum, payer ses fournisseurs ainsi que charges et impôts, la barre en investissement est très haute, même si vous démarrez avec de l'occasion (ce que je vous déconseille surtout sur le cheptel, si vous visez le milieu pro, sauf à reprendre une exploitation apicole fonctionnelle).
A ce propos, je prends souvent la comparaison avec un artisan transporteur routier. Avant d'avoir facturé le premier voyage à son premier client, il lui aura fallu acheter son outil principal de travail fort cher et dont la seule rentabilité ne pourra que compter sur la possibilité de rouler sur son maximum d'heures autorisées par la loi. Quand on sait ce que coûte une semi-remorque, même achetée en leasing, il ne faut pas avoir froid aux yeux surtout quand la concurrence avec les pays de l'Est casse les prix du marché. En apiculture, les pays de l'Est sont bien présents sur le marché du miel, mais ce sont surtout les importations de miel chinois, argentins et autres qui posent le problème de la casse des prix. Pire: l'Espagne qui fait pourtant partie de l'UE, est un très gros tricheur dans le monde apicole. Pour ne citer qu'un exemple, si vous achetez du miel espagnol pour le revendre, votre étiquette devra obligatoirement porter la mention: "Provenance de l'UE et hors UE" ! Alors quoi ? c'est du miel espagnol ou pas ?
Par conséquent, avant de vous lancer tête baissée, parce que vous êtes parvenu à vendre quelques pots de miel, mon vrai conseil est de vous dire: pas de précipitation ! Assoyez-vous et prenez le temps de calculer la dépense car nous allons le voir, si monter en amateur est assez facile, ce n'est pas gagné d'avance pour ce qui concerne l'apiculture professionnelle, surtout si, bien entendu, vous entrez dans la balance du calcul, car "chiffre d'affaires" est loin, bien loin, de valoir bénéfices ou salaire !...

. Expérience et compétences, 2 maîtres-mots

Enfin, avant d'envisager de vous lancer dans ce métier posez-vous honnêtement la question sur vos compétences et dans ce cas, sur quelle expérience sont-elles fondées ?
En effet, il y a un fossé entre conduire quelques ruches en amateur et conduire un cheptel de 400 ruches (voire plus), Même si pour la règlementation européenne, on peut débuter le milieu pro à partir de 150 ruches (pour en vivre, on est loin du compte). La maîtrise de l'élevage est indispensable et votre maison doit suffisamment vous offrir des dépendances car vous aurez non seulement besoin de construire votre miellerie, mais vous devrez stocker tout votre matériel.
Dites vous que rien que pour ce qui concerne les hausses, c'est un volume au minimum identique au volume total de vos ruches ! Pour prévoir la surface minimale de stockage, sachez qu'il faut multiplier par 4 au moins la surface au sol de votre nombre de ruches: Exemple si vous avez 400 ruches Dadant 10 cadres, la surface au sol d'une ruche est de 0.25m², par conséquent, pour 400 ruches en activité, vous devrez disposer d'au minimum une centaine de m² x 3.5 m (hauteur)

Finances et compétence

Par conséquent, les 2 premiers points capitaux de ce chapitre sont:

  • - Quelle finance pour investir, (ce que nous étudierons un peu plus loin mais aussi et surtout:
  • - Quelles compétences avez-vous réellement ?

A mon avis, si vous êtes tout juste débutant en apiculture, oubliez et ne songez pas à passer en pro de suite, au moins tant que vous n'aurez pas au minimum 3 années de conduite d'un cheptel de 30 à 60 ruches. Déjà dans ce cas, vous aurez pris la mesure des difficultés qui se présentent chaque année (car d'une année sur l'autre tout est TOUJOURS remis en question). La stabilité financière n'est pas assurée et croyez-moi, ce n'est pas gagné. Donc oubliez votre précipitation pour l'instant, et formez-vous, maîtrisez, puis calculez bien pour savoir si le jeu en vaut la chandelle.
Ainsi, vous garderez votre objectif ou vous y renoncerez mais dans les deux cas, ce sera en pleine connaissance de cause. Et surtout: ne faites pas comme dans la fable de LaFontaine avec Perette et le pot au lait sous peine de vous en mordre les doigts rapidement.

. Apiculture Professionnelle: quel régime fiscal ?

Vous avez 2 possibilités:

  • Le régime du forfait
  • Le réel simplifié

Bien que ce soit un choix personnel mais aussi avisé, si vous partez de manière déterminée en apiculture professionnelle, je pense que le régime du réel simplifié sera plus avantageux à cause des investissements qui sont à réaliser. Je trouve que ce système est plus juste que celui du forfait à moins que vous ne fassiez partie des gens qui prennent des boutons rien qu'en pensant au mot "fiscalité", mais cela ne regarde que vous. Dans le régime du réel simplifié, vous pouvez déduire vos charges, vos investissements pour n'être imposable que sur la partie revenus (IR) à moins que vous n'optiez pour l'IS 'impôts sur les sociétés). Lors du montage de votre projet, vous devez parler de ce point avec un conseiller de la Chambre d'Agriculture et un expert comptable afin de choisir en toutes connaissances de cause.
A lire certains sujets traités dans les forums, la fiscalité est totalement oubliée dans les discussions ou du moins présentée sous un angle totalement irréaliste. Dans la réalité des choses, il en va tout autrement, il vous appartient de le vérifier avec qui de droit plutôt qu'auprès de "chateurs" qui ne seront pas là le jour où vous serez dans les problèmes réels. Je vous recommande vivement de lire le livre de Jean-Philippe COLSON à ce sujet "L'abeille et le Droit" que vous pouvez acheter en ligne ici.

Tout le problème est celui-ci:
Comme il est impossible de débuter en apiculture professionnelle sur un claquement de doigts ( à moins d'avoir gagné au loto pour 1ere condition et d'être solidement épaulé par un apiculteur aguerri et rompu au métier d'autre part), vous allez devoir obligatoirement monter en puissance sur 3 à 5 ans pour atteindre le cheptel minimal requis par la MSA, soit maintenant 200 ruches. Or pendant toute cette phase de montée en puissance, il va falloir cravacher, investir, il ne faut pas se leurrer. Par conséquent, quelle incidence auront vos investissements sur le montage de votre activité professionnelle ? Quel salaire allez-vous percevoir de votre activité ? Sera-t-il suffisant pour rembourser les emprunts, payer les charges sociales et impôts avant même d'avoir pu vous sortir un premier salaire ?
Souvenez-vous également que si les chiffres du nombre de ruches obligatoires ont été revus à la baisse à cause de l'UE, ce n'est pas pour autant que vous en vivrez, loin s'en faut !

Pour devenir apiculteur professionnel, il faut réaliser un certain nombre d'investissements
Devenir apiculteur: les investissements
Si tout semble évident quand vous lorgnez sur tels ou tels apiculteurs pro qui semblent assez bien s'en sortir, pensez que pour eux, il n'en a peut-être pas toujours été ainsi, et qu'à un moment donné, il leur a fallu investir dans leur outil de travail, les essaims, la miellerie etc.. De plus, avant de produire du miel, il leur a certainement fallu essuyer les galères des choix des emplacements, des maladies, et les pertes considérables liées à une agriculture qui n'a rien à faire des abeilles ! Combien d'années leur ont été nécessaires pour parvenir à s'en sortir ?
Si toutes les spéculations notamment dans les forums vont bon train, chacun fera comme bon lui semblera être la meilleure voie, mais ne vous trompez pas car vous aurez tôt fait de mettre la clé sous la porte dès la moindre accroche (ce que je ne vous souhaite pas). Le montage d'une activité apicole professionnelle ne se résume pas à quelques échanges sur l'internet. Il faut une profonde réflexion notamment avec des spécialistes comme un expert comptable, les conseillers de la Chambre d'Agriculture, mais aussi du Centre des impôts. Comme nous allons le voir sur ces 3 pages suivantes, il faut un capital de base, beaucoup de courage et de conviction, et surtout maîtriser l'élevage d'abeilles sans quoi: Adieu veaux vaches cochons couvées..
Je sais que je vais en faire bondir plus d'un en affirmant cela mais à moins de 100 000 euros à investir en 3 à 5 ans, restez en amateur, il n'y a rien de dévalorisant ! Cela ne vous interdira pas de faire du business avec le produit de vos abeilles, bien au contraire et à l'inverse, c'est peut-être là que sont les meilleurs bénéfices à tirer, surtout si vous bénéficiez d'une couverture sociale, au moins pendant le temps de votre montée en puissance. On peut très bien avoir un statut d'apiculteur de loisir, être enregistré avec un SIRET et pouvoir vendre ses produits de la ruche sans pour autant être un apiculteur "professionnel" avec tous les aléas imposés à une entreprise. Permettez-moi de vous recommander de nouveau le livre "l'Abeille et le Droit"
Enfin, pour conclure rapidement sur ce sujet qu'il vous appartiendra de débattre avec qui de droit, sachez qu'en France, le changement de régime fiscal est assez difficile à réaliser. Par conséquent, ne pouvant changer de régime fiscal comme vous l'entendrez, le choix de départ doit être solidement motivé et étayé; notamment en estimations (justes et non idéalistes) du chiffre d'affaires que vous projetez de réaliser et comment vous allez le réaliser. Un autre conseil ? Divisez par 3 le chiffre auquel vous pensez, et tant mieux si vous êtes au-dessus !

. Apiculteur Professionnel, un métier de la nature

L'Apiculture professionnelle d'aujourd'hui est avant tout une profession des métiers de la nature donc, liée aux caprices et aléas de la météo, du réchauffement climatique, de l'usage intensif des pesticides, des maladies et de bien d'autres facteurs. Elle dépend beaucoup également des lieux d'implantation des ruchers et hélas, du facteur temps dont nous disposons pour nous occuper de nos abeilles.
On peut lire parfois des commentaires à propos des emplacements de ruchers où il suffirait de planter son tipi ou son hamac dans un lieu qui nous plairait pour que cela suffise à implanter des ruches ! Pour d'autres, tout informatiser, disposer de balances électroniques connectées, tracées etc. etc.
Hélas, mon expérience dans ce domaine m'a vite démontré le contraire et ce n'est pas parce qu'un lieu nous paraît paradisiaque qu'il le sera pour nos abeilles. Cela demande davantage de réflexion et d'expérience.
L'apiculture a beaucoup évolué car ce qui était stable autrefois, est devenu totalement instable de nos jours. Ce sujet tabou est en très grande partie, une cause de discorde entre la génération précédente des apiculteurs qui ont bien tiré leur épingle du jeu et celle d'aujourd'hui, confrontée à de multiples problèmes. Pourquoi ? Et bien parce que justement dans la seconde moitié du siècle dernier, s'il était relativement facile de produire du miel en abondance, l'agriculture, est devenue tueuse d'abeilles et  a profondément renversé la donne. Il faut par conséquent de nos jours, une bonne dose de motivation, et malheureusement pas mal d'argent à investir avant de pouvoir en vivre ce qui est totalement opposé à une apiculture de loisir qui elle, requiert moins de rigueur et moins de critères de rentabilité.
D'autre part, l'influence d'une information rapide (devrais-je dire un peu trop rapide), induit un certain nombre d'erreurs et de fausses pistes.

Découvrez tous mes commentaires dans le livre Comment débuter en Apiculture ?
Tous mes commentaires pour une analyse complète
N'insisterai-je jamais assez sur le fait qu'avant de gagner sa vie en apiculture, il faut acquérir une solide connaissance et un minimum d'expérience que j'estime à 5 ans (au strict minimum) à moins que d'avoir un très solide matelas financier (supérieur à cent mille euros) et d'être solidement épaulé par un apiculteur "parrain", lui même issu de l'apiculture professionnelle et non pas un amateur (même aguerri) car les enjeux, encore une fois, ne sont pas du tout les mêmes. Quand bien même, vous veniez faire au cours d'une année les 4 stages que je recommande vivement pour une reconversion professionnelle en apiculture, il faudra rapidement acquérir votre propre expérience.
Il y a des pièges à éviter et c'est la raison pour laquelle j'ai pris du temps pour écrire deux livres intitulés " Comment débuter en Apiculture ?" et "Développer et Maintenir des ruchers en Apiculture Naturelle" dans lesquels je prodigue tous mes conseils d'éleveur. Ces conseils me semblent être un minimum indispensables pour réussir une exploitation en apiculture, que l'on vise ou pas le coté professionnel.
Personnellement j'ai trouvé ma niche, à vous de trouver la vôtre..
En insistant un peu, je répèterai que si il y a une chose à faire pour commencer, c'est de vous ôter l'idée que vous gagnerez de l'argent. Retirez de suite de vos objectifs la belle baraque, la belle bagnole dont vous avez toujours rêvé. Ceci dit, vous pourrez quand même tout juste en vivre dès lors que vous aurez payé vos impôts et charges, vos remboursements de crédits et vos frais de gas-oil. Alors, si la maison n'est pas finie de payer.. ce sera plutôt dur, (mais pas infaisable toutefois). En contrepartie, vous serez en "live" avec la nature et peut-être la découvrirez-vous sous un tout nouvel angle. Sachez qu'on entre pas en apiculture avec l'espoir de gagner de l'argent; il est des métiers bien plus lucratifs et qui nécessitent de bien moindres efforts, de bien moindres investissements, ce que recherche plutôt la jeunesse de nos jours.
Bien qu'à la MSA (Mutualité Sociale Agricole), il faille un certain nombre de ruches pour passer en Pro (400 ruches), la production de miel selon l'apiculteur, peut passer du simple au quadruple voire plus. Je connais des apiculteurs passés en pro qui produisent deux fois moins de miel qu'un apiculteur semi professionnel avec 200 unités seulement et ceci dans le même environnement, les ruchers étant à peine espacés de 500m les uns des autres (j'ai un cas précis sur les cultures de Lavande). Il faut également savoir que la régularité de production peut être fortement compromise d'une année sur l'autre. Il y a des années de vaches grasses mais hélas aussi des années de vaches maigres ! Ainsi par exemple, en 2012 comme en 2013, 2015 et 2016 la production de miel s'est complètement effondrée à cause de conditions météo de printemps plutôt exécrables. Imaginons qu'il en soit ainsi 2 ou 3 années consécutives.. combien d'entre nous mettrons la clé sous la porte ?
Le premier conseil pour votre réflexion est de savoir utiliser une feuille de papier et un crayon ! Pourquoi ?
Il me semble indispensable d'établir une comptabilité (fut-elle basique) à 2 colonnes: L'une pour les recettes, l'autre pour les dépenses. Le plus difficile, c'est d'être réaliste et de tout compter. C'est ce qui vous permettra de calculer le montant de votre salaire, nous en reparlerons un peu plus loin.

. Produire du miel ?

Savoir produire du miel est un art qui s'apprend au fil des ans sur le terrain et pas sur Internet contrairement à ce que pourraient penser "les têtes baissées !"..
D'autre part, la production de miel ne se mesure pas à la quantité de ruches qui plus est, encore moins aux abeilles introduites et implantées artificiellement (on les nomme des abeilles allochtones ou exogènes), véritable miroir aux alouettes qui se révèle petit à petit. Beaucoup se trompent en investissant dans des cheptels d'abeilles soit disant plus prolifiques que les autres, plus douces que les autres et on y ajoute tous les superlatifs qui font rêver le futur candidat au suicide apicole. Mais dans une vision à court terme, qui se soucie réellement de ce détail ? Si pour récolter plus il faut faire taire sa conscience en hypothéquant comme l'a dit Saint-Exupéry "la Terre de nos enfants", alors non merci. La productivité ne doit plus tuer la Nature comme c'est le cas dans nombre de domaines et cela doit commencer par nous, apiculteurs et gardiens de notre Terre nourricière.
Il ne suffit pas de poser les ruches à proximité immédiate d'un champ de culture  (quand ce n'est pas dans le champ lui-même directement) pour faire son beurre (miel). Beaucoup calculent d'avance le rendement à l'hectare sur des écrits passés où il était dit par exemple que sur la phacélie ou la moutarde, il était aisé de produire 500 à 600 kg de miel à l'hectare, sur les lavandes, près de 500 Kg etc... Aujourd'hui, ces chiffres ne sont plus adaptés ni d'actualité car il faut hélas tenir compte de la dépréciation des terres agricoles truffées de pesticides où les taux de mortalité des abeilles sont particulièrement élevés. Voici un exemple:
Autrefois, les lavandiers coupaient les lavandes après la floraison: aujourd'hui, pour produire plus, ils font le même travail en pleine floraison, amputant ainsi l'apiculture d'une bonne partie de ses ressources, sans omettre de dire que cette coupe maintenant mécanisée, tue des millions d'abeilles en très peu de temps sur l'autel de la productivité des huiles essentielles.
Aujourd'hui en France, à moins de connaître des zones de cultures bio, il n'est pratiquement plus possible de compter sur les cultures pour faire son quota de miel qui vous assurait autrefois votre salaire déjà bien maigre pour ce si dur labeur. Au passage, saviez-vous que dans le domaine du bio, le chiffre de 7% exprime la surface totale des terres agricoles en France et que dans un autre aspect de la question, disparaissent chaque seconde 26m² de terres agricoles ? Il est grand temps et urgent que nos gouvernements se préoccupent de ce domaine en prenant des mesures énergiques pour favoriser les petites exploitations au lieu de ne jurer que par les grandes exploitations à la solde des grands groupes de l'industrie agroalimentaire et phytosanitaire qui tiennent le monde par les c.... (surtout les politiques !). Allez Bernard.. reviens dans le sujet car je sens que tu vas t'énerver .. :( Lisse retomber la montée de "bouffaïe" si chèere à Mado la Niçoise

. La première année d'exploitation

Pour produire du miel, il faut réunir impérativement 2 éléments:

  • - De bonnes abeilles
  • - De bons emplacements
Or, si vous décidez d'investir dans un certain nombre d'essaims pour lancer votre activité, sachez que ceux-ci ne seront pas productifs la première année ! Ne comptez-pas récolter du miel dès votre première année, ce serait une erreur colossale !
La première année d'exploitation, consiste à réussir la partie élevage de vos essaims. Oh bien sûr, peut-être que quelques uns d'entre eux se développeront plus vite que d'autres, en tous cas, ne comptez pas dessus pour dégager une première rentrée d'argent. Votre objectif premier se doit exclusivement de réussir à les élever pour qu'ils puissent affronter leur premier hiver et démarrer l'année suivante pour produire soit des essaims, soit du miel, tout dépendra de l'importance de votre cheptel et de l'orientation que vous souhaitez donner à votre exploitation.

En effet, vous allez être placé devant un choix dont le résultat vous permettra d'accéder directement au minimum du cheptel requis pour être apiculteur professionnel ou bien vous aurez décidé de monter en puissance sur plusieurs années en produisant un peu de miel et en augmentant progressivement votre nombre de colonies. Je pense que ce qui vous aidera à choisir votre voie c'est le montant de base de votre investissement.
Souhaitez-vous un exemple ?
Supposons que vous décidiez d'investir pour 2024 sur 50 essaims.
La barre est fixée entre 15 et 20.000 euros.
La première année (2024) = 0 euros de rentrées financières
En 2025, vous aurez 2 possibilités:
- a/ Mettre la moitié de votre cheptel en production miel et l'autre moitié en élevage.
- b/ mettre uniquement l'accent sur l'élevage pour monter en puissance rapide pour 2026

Dans mon livre Développer et Maintenir des ruchers en Apiculture Naturelle", je vous explique les différentes méthodes qui vous permettront de monter en puissance au niveau du cheptel tout en produisant du miel. Toutefois, une réflexion profonde devrait vous laisser perplexe, car comment gagner sa vie avec un prix de marché du miel si bas ? N'oubliez pas que nous importons du miel certifié Bio à 1.80 € du kg !!! Il est donc primordial d'avoir la bonne formation afin de ne pas tomber dans les pièges qui attendent les candidats à une reconversion professionnelle en apiculture. J'ai décrit dans mon ouvrage "Donnez du sens à votre apiculture", l'ensemble de ces pièges, et en parallèle à cela, je donne les pistes à suivre pour qu'un futur professionnel parvienne à s'en sortir. Découvrez-le ici

. Quitter votre job actuel pour devenir Apiculteur Professionnel ?

Pourquoi pas ? J'ai bien moi-même entrepris cette démarche voici maintenant un peu plus de 20 ans. Or si je l'ai fait, bien d'autres peuvent le faire mais attention ! il y a, encore une fois,  un certain nombre de pièges à éviter et il serait dommage de tomber dedans.. C'est le genre même d'informations qui m'ont cruellement manqué à mes débuts et c'est ce que je souhaite très sincèrement vous éviter.
Une Reconversion Professionnelle dans les métiers de la nature ? Quoi de plus merveilleux !

Un changement radical de métier ? - °Photo Gérard Chesneau
Photo Gérard Chesneau ®
Vous envisagez une reconversion en apiculture ?
Mais commençons par le début si vous le voulez bien. Une situation professionnelle ne peut passer que par la formation et l'expérience acquise sur plusieurs années avec au minimum la maîtrise de l'élevage. Permettez-moi d'insister lourdement sur ce point. C'est pourquoi j'ai créé un stage sur ce sujet car un apiculteur semi-pro ou pro doit connaître et maîtriser l'élevage d'abeilles et des reines avant toute chose. Il ne s'agit pas de savoir créer un essaim artificiel pour penser qu'on maîtrise, mais sur plusieurs dizaines, voire des centaines, le tout, répété sur plusieurs années. D'autre part, si vous êtes en demande de prêts bancaires, rien de mieux que présenter dans son dossier un certificat de stage provenant d'une entreprise reconnue comme l'est Abeille et Nature.
Si vous exploitez déjà des ruches, ce n'est pas parce que vous avez réussi à faire un peu de miel en amateur que vous réussirez en pro car il ne suffit pas de multiplier que les avantages mais aussi, hélas, les inconvénients et difficultés ! Or, si vous cherchez de l'information sur Internet, sachez qu'on trouve de bonnes infos tout comme on trouve n'importe quoi, écrit par n'importe qui, surtout sur ce type de sites, où il y a de quoi faire le tri car ce sont surtout là que s'expriment des apiculteurs de loisir trop idéalistes et influençables par les courants du dernier qui a parlé ou expérimenté mais qui n'ont pas d'expérience de la vie professionnelle d'un apiculteur. Encore une fois, ce sont deux mondes différents. Par conséquent, il vous sera difficile de vous faire une opinion sans passer par une discussion de vive voix avec un ou plusieurs apiculteurs professionnels établis depuis plusieurs années.
Ce n'est pas parce qu'on s'est amouraché de l'apiculture qu'on détient une sage connaissance.  Ce sont de grands bavards, tous passionnés qu'il soient, mais les pros, eux, gardent jalousement ce qu'ils ont mis des années à découvrir et apprendre de la nature. Ils s'expriment peu en réalité sauf quelquefois lors de réunions entre pros. Vous n'avez qu'à leur demander combien de kilos en moyenne ils obtiennent par ruche, quel est leur circuit de distribution etc.. et vous verrez que les portes se ferment de suite quand peu vous répondront.  L'apiculture ne s'acquiert pas à coups de "trucs" ou d'astuces, mais d'un profond et sérieux respect du métier et de l'abeille dont il est indispensable d'acquérir le BA-BA.
On pouvait lire déjà dans la littérature ancienne (avant 1900) qu'il convenait de ne pas trop parler et d'en dire que le strict nécessaire; c'est tout dire car de nos jours, rien n'a réellement changé dans ce domaine.

On ne devient pas apiculteur professionnel du jour au lendemain, c'est sûr, même avec des moyens financiers. Il faut du temps.. beaucoup plus de temps que vous ne l'imaginez ! L'apiculture professionnelle n'est pas la résultante d'un rudimentaire calcul mental qui consiste à multiplier un nombre de ruches par une quantité moyenne potentiellement productive. Ce n'est certainement pas parce qu'une de vos ruche a produit 5 hausses de miel une année que toutes les autres en feront autant et sur les années à venir. Il faut savoir garder l'œil simple et réaliste. Or, peut-être est-ce là ce qui vous fait défaut ? Bien que ce soit plutôt introuvable, il est toujours possible de "racheter" une entreprise apicole à vendre, mais bien souvent, les apiculteurs qui arrêtent leur activité ont déjà plus qu'entamé l'âge de la retraite à cause du trop maigre revenu que procure celle-ci, et dans la plupart des cas, le matériel est vétuste, les registres d'élevage absents, l'âge des reines est incertain. Alors oui.. peut-être.. vous penserez réaliser un bon coup mais si vous débutez, je pense honnêtement que ce n'est pas forcément la voie à suivre, d'autant plus si vous envisagez percevoir un revenu de votre exploitation, à moins, encore une fois que vous bénéficiez d'un très sérieux coup de mains de celui qui vend, ce qui arrive parfois.
Puisque l'apiculture est fort malmenée de nos jours en milieu professionnel, vous pourrez peut-être trouver un apiculteur pro qui jette l'éponge car il ne parvient plus à s'en sortir.. Las et écœuré, il se résigne à vendre son exploitation. Avouera-t-il les raisons réelles de son arrêt d'activité, ce n'est pas certain mais pas improbable non plus. Dans ce cas, essayez d'en apprendre davantage de façon à ne pas subir le même sort. Enfin, et malheureusement cela arrive, il y a aussi l'apiculteur pro que la maladie oblige à cesser son activité. Dans ces deux derniers cas, effectivement, vous pourrez peut-être racheter une exploitation apicole, mais quelque soit le nombre de ruches, vous aurez besoin d'un sérieux coup de mains pour démarrer la vôtre.

Je suis prêt à vous recevoir si vous prenez le temps de venir jusqu'ici (sur RV bien entendu), mais avant cela, n'hésitez pas à me faire part de votre projet, je ferai tout mon possible pour vous répondre et vous dire ce que j'en pense en connaissance de cause et toute objectivité.
Autre chose: depuis 2017, je parraine chaque saison un apiculteur qui a la ferme intention de se lancer en acquérant un premier cheptel. Cliquez maintenant sur l'icône page suivante en bas de page pour poursuivre cette lecture.

. Mes livres d'apiculture au service de votre connaissance...

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